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© Melik Ohanian
Word(s), (G)HOST, 2006
© Melik Ohanian
Word(s), (G)HOST, Drawing 2006

Neon, who’s afraid of red, yellow and blue ?

La Maison Rouge Paris  •  France [FR]

A partir du 17 février 2012, la maison rouge accueillera la première grande exposition internationale consacrée au néon dans l’art des années 1940 à nos jours, présentant une centaine d’œuvres historiques ou inédites. Des pionniers Gyula Kosice et Lucio Fontana au début des années 1940 à 50, à François Morellet, Bruce Nauman, Stephen Antonakos, Joseph Kosuth ou Mario Merz dans les années 60, à des artistes tels que Jason Rhoades, Claude Lévêque, Sylvie Fleury et tant d’autres aujourd’hui… À droite de la table périodique des éléments de Mendeleïev, on trouve la famille des gaz dits « nobles » ou « rares », un groupe d’éléments chimiques aux propriétés communes : inodores et incolores dans des conditions dites « standards », ces gaz monoatomiques une fois sous pression produisent une lumière colorée lorsqu’ils sont traversés par un champ électrique. Le néon (Ne), dont le nom provient du mot grec « neos » (nouveau) produit une lumière rouge. L’argon (Ar) donne une lumière bleue tandis que les vapeurs de sodium produisent un rayonnement de couleur jaune. C’est en 1912, il y a cent ans exactement, que le physicien et chimiste français Georges Claude met au point le premier tube au néon. La présentation publique de son invention à lieu à l’Exposition Universelle de Paris. Quelques années plus tard, il dépose un brevet aux États-Unis et en 1923, il vend à la compagnie Packard ses deux premières enseignes lumineuses reproduisant le nom de la marque. On connait la suite de l’histoire… Dans les années 30 déjà, Moholy-Nagy prophétisait que les jeux de lumière et d’éclairages nocturnes dans les grandes villes constituaient « un champ d’expression » qui ne tarderait pas à trouver « ses artistes ». Effectivement, dès 1946 Gyula Kosice, artiste naturalisé argentin d’origine slovaque, utilise pour la première fois un néon, dans une œuvre intitulée Structure luminique Madi. À l’occasion de la triennale de Milan de 1951, Lucio Fontana présente une suspension monumentale ; sorte de tourbillon lumineux. C’est la toute première œuvre entièrement en néon réalisée en Europe. Au début des années 1960 en France, en Grèce et aux États-Unis, François Morellet, Stephen Antonakos, Bruce Nauman et Keith Sonnier commencent eux-aussi à utiliser le néon à l’occasion de performances ou dans leurs œuvres plastiques. À peu près au même moment, Dan Flavin décide de travailler avec un type spécifique de lampe : le tube fluorescent, réalisé quant à lui de manière industrielle. Le dénominateur commun des œuvres de cette époque est leur caractère abstrait, tantôt lyrique tantôt géométrique. Au milieu des années 1960, le néon se met « à parler » et « à compter ». Joseph Kosuth conçoit des « tautologies » lumineuses. Quelques années plus tard, Maurizio Nannucci réalise ses premières « écritures » — des mots ou des fragments de phrase en néon —, où fusionnent les éléments de la couleur, du signe et du sens. Mario Merz et Pier Paolo Calzolari intègrent des mots ou des chiffres en néon à leurs installations sculpturales et/ou sonores. De son côté, Martial Raysse inclut des ponctuations lumineuses — tels des « signes du désir » —, au sein de ses toiles-assemblages. En à peine une trentaine d’années, la multiplicité de ces recherches et expérimentations plastiques vont faire passer le néon du statut d’invention scientifique aux applications essentiellement urbaines et publicitaires à un médium artistique à part entière. Un médium qui permet aujourd’hui de rassembler et faire dialoguer des artistes aussi divers que Tracey Emin, Claude Lévêque, Jason Rhoades (1965-2006) ou encore Claire Fontaine… Art de la couleur et de la lumière, l’art du néon est aussi et surtout un art du tracé et de la sinuosité. C’est l’histoire de ce simple trait dessinant d’innombrables chemins sinueux et lumineux que cette exposition propose de parcourir et d’explorer.
David Rosenberg

From February 17th 2012, la maison rouge will stage the first major international exhibition of neon art from the 1940s to the present day. Some one hundred works will be presented in all, many of historical significance, many being shown for the first time. They will include pieces by such pioneers as Lucio Fontana from the early 1950s, François Morellet, Bruce Nauman, Stephen Antonakos, Joseph Kosuth and Mario Merz from the 1960s, and some of the many contemporary artists working in this medium, such as Jason Rhoades, Sylvie Fleury and Claude Lévêque.
On the right-hand side of Mendeleev’s periodic table are the so-called ‘noble’ gases, a group of chemical elements with common properties: under standard conditions, they are all odorless and colorless, but under pressure these mono-atomic gases produce a coloured light when an electric current is passed through them. Neon (Ne), from neos, the Greek word for new, emits ared light. Argon (Ar) produces a blue light, while the light from sodium vapor is yellow. French physicist and chemist Georges Claude developed the first neon tube in 1912, exactly one
century ago. He unveiled his invention publicly at the Paris World Fair. A few years later, Claude iled a patent in the United States and, in 1923, sold his first two neon signs – reading ‘Packard’ – to a car dealership. The rest is history… As early as the 1930s, Moholy-Nagy was predicting that it would not be long before the “field of expression” formed by night-time city lights found “its own artists.” Lucio Fontana showed the first ever work in Europe to be made entirely from neon, at the 1951 Milan Triennial: a vast, glowing, suspended whirlpool. In the early ‘60s, in France, Greece and the USA, François Morellet, Stephen Antonakos, Bruce Nauman and Keith Sonnier began to use neon in their performances and visual works. Around the same time, Dan Flavin started working with a specific type of lamp: fluorescent tubes. All the work from this period was of an abstract nature, whether lyrical or geometric.
*The exhibition borrows his title to the work of Maurizio Nannucci, Who’s afraid of red yellow and blue, 1970 n the mid-sixties, neon learned to ‘talk’ and ‘count,’ first with Joseph Kosuth’s neon tautologies sentences in which colours, signs and meaning meld into one. At the same time, Mario Merz and Pier Paolo Calzolari incorporated neon words and numbers into their sculptural and/or sound installations. Martial Raysse, meanwhile, was including neon punctuation marks –‘signs of desire’- in his assemblage-paintings. Michel Journiac created ‘Piège pour un voyeur,’ a performance piece comprising a prison cell with neon tubes for bars, and a naked model inside.
In scarcely thirty years, this multitude of experiments and research took neon from a scientific invention, used primarily for advertising in urban areas, to an artistic medium in its own right. Now neon brings together artists as diverse as Tracey Emin, Claude Lévêque, and Jason Rhoades. Art made of colour and light, yes, but neon art is also – first and foremost even – about line and curve. Neon invites its public to follow and explore this simple line as it curves its way along innumerable winding, shining paths.
David Rosenberg

Artists :

Adel Abdessemed, Saâdane Afif, Jean-Michel Alberola, Stephen Antonakos, Fiona Banner, Monica Bonvicini, Nathalie Brevet et Hughes Rochette, Stefan Bruggemann, Maurizio Cattelan, Pier Paolo Calzolari, Martin Creed, Cédric Delsaux, Laddie John Dill, Tracey Emin, Cerith Wyn Evans, Sylvie Fleury, Dan Flavin, Ian Hamilton Finlay, Lucio Fontana, Michel François, Peter Friedl, Kendell Geers, Douglas Gordon, Laurent Grasso, Jeppe Hein, Bethan Huws, Robert Irwin, Alfredo Jaar, Anne-Marie Jugnet, Gyula Kosice, Joseph Kosuth, Yayoi Kusama, Bertrand Lavier, Glenn Ligon, Gill Magid, Mathieu Mercier, Mario Merz, Tatsuo Miyajima, Jonathan Monk, François Morellet, Jan Van Munster, Maurizio Nannucci, Bruce Nauman, Tim Noble & Sue Webster, Melik Ohanian, Fritz Panzer*, Mai-Thu Perret, Martial Raysse, Jason Rhoades, Sarkis, Franck Scurti, Alain Séchas, Richard Serra, Robert Smithson, Keith Sonnier, Atsuko Tanaka, Su Mei Tse, Vassiliki Tsekoura, James Turrel, Gilberto Zorio.

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