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Collection Parcours N°02

Mac Val • Vitry Paris  •  France [FR]

L’accrochage de la collection permanente « parcours#2″, intitulé être présent au monde est consacré au rapport au corps. « La présence au monde que les artistes mettent en œuvre pour être en résonance avec lui ».

Une série d’œuvres et d’installations nous questionnent sur notre rapport au monde et la notion de corps. Corps sensible, corps éphémère, corps de souffrance ou de jouissance, corps mémoire, corps interdit, corps désiré désirant, corps détruit, mémoire de corps… Or « Etre présent »… c’est être là. Vibrant, à l’écoute, attentif à cette notion d’implication intime, corporelle, sensible, sensuelle, être là, c’est avant tout être présent à soi-même. Car comment être présent au monde, sans être présent au cœur même de notre corps, à l’écoute de nos sens, de notre réalité intime ?

Présence de l’artiste mis en scène ou témoin et interaction du spectateur, les œuvres sélectionnées nous conduisent à une forme de contemplation, d’étonnement et d’intériorité. Plutôt que nous imposer une vision arrêtée ou une réponse, elles nous interrogent et nous impliquent…

Par une proposition très variée d’œuvres et de media, ce parcours n’a qu’une exigence, celle de nous obliger à prendre le temps de devenir acteurs. Retenir ce temps qui n’a de cesse de fuir et nous happe pour nous plonger dans une observation sensible. Explorer un champ d’émotions multiples, intimes, secrètes. Se laisser questionner…
Question de point de vue :
Felice Varini invité à demeure du musée, signe une illustration tonique de la nécessaire implication du public dans une anamorphose géante trois cercles désaxés. Celle-ci nous oblige à chercher une clef de lecture physique, à trouver « le »point de vue unique, géographique, imposé par l’artiste, à partir duquel le parcours étrange de lignes rouges apparemment décousues devient lisible.

Question d’écoute sensible quand l’immatériel sculpte l’espace :
La sculpture sonore de Dominique Petitgand Il y a, Ensuite nous rend palpable un espace imaginaire, simplement défini par les sons et les histoires tissées, croisées, dont la seule évocation ouvre un espace de mémoire et de nostalgie. Un espace intime qu’aucun mur n’a besoin de cerner car seuls les sons le construisent.

Question de mémoire et d’empathie :
Les images d’Esther Shalev-Gerz sont la transcription en creux de l’histoire universelle restituée par une évocation de fragments de visage saisis dans des moments d’intériorité. Emotions palpables, silences, voyages intérieurs sont les ressorts de notre propre exploration.

Question d’écoute des silences :
La Callas d’Ange Leccia est un moment d’émotion pure, de silences, une version animée dont la facture évoque à la fois les autochromes de Lartigue et les vidéos de Bill Viola, sont une invitation à la méditation.

Question de culpabilité, de formatage :
L’installation de Jean Luc Vilmouth Bar séduire réveille nos fantômes et fantasmes de séduction, elle nous invite à un face à face troublant avec la notion même du désir, avec la perception de notre corps. La caméra devenue sujet accueille les moments d’humour, les pudeurs, les doutes, la renaissance parfois pathétique de la séduction d’un corps flétri, elle vole des purs moments d’émotion, amuse, dérange, vivifie. Arrêt sur les petites photos repeintes du Péché d’Annette Messager, ces images de plaisir sont-elles accusation ou question, doigt dénonciateur ou doigt plaisir, elle énonce, elle se tait, elle propose, à nous de choisir.

Question sociale, André Cayatte n’est pas loin, « Sommes-nous tous des assassins »?
L’installation de Malachi Farrell, La Gégène, est un jeu troublant construit autour de toutes les violences de l’histoire, qu’elles soient inquisition, guerre d’Algérie, conflit Israélo-Palestinien, elles se rejoignent dans une même absurdité, au cœur d’un monde de consommation brillant et aveugle.
Bertrand Lamarche auteur de la vidéo mystérieuse et allégorique Le Terrain ombelliférique, Gina Pane, Philippe Ramette, Buren…
Shilpa Gupta, jeune artiste indienne, inaugure le programme des résidences où elle a été invitée pour produire une oeuvre, Shadow 3.

Un ensemble de confrontations physiques à cette sélection puissante d’univers magistraux.

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